Le peuplement du Gourara
Le mot « Gourara » provient de l’arabisation du mot berbère : Tigurarin,
pluriel de « Tagrart » qui signifie «le campement» , ce qui renvoie donc
à un ancien mode de vie nomade.
La faiblesse de la tradition écrite, conjuguée à l’isolement de cette
région et au caractère relativement tardif , des études la concernant , ont
permis l’émergence de plusieurs théories souvent contrastées concernant
le peuplement de la région. Si l’on s’en tient à la dernière étude sur la
question conduite par R.Bellil en 1994 et qui intègre de façon critique les
études plus anciennes , on peut avancer les explications plausibles suivantes
:
Les premières populations installées dans la région seraient des populations
à peaux sombres.
« Par la suite, arrivent les membres d’un groupe libyco-berbère dont
les Gétules connus dès l’antiquité , suivis à partir du II ème siècle après J.C
de Juifs de Cyrénaïque et de Berbères dont faisaient probablement partie
des tribus Zenètes , puis d’une seconde vague de migrations juives au VII
ème siècle après JC. Avec l’islamisation du Maghreb, le Twat-Gourara est
parcouru à la fois par des Zénètes et des Sanhadja du désert (ancêtres
des Touaregs) . A partir des XIIe-XIIIe siècles, enfin, arrivent les nomades
arabes venus d’Egypte et du moyen orient.
Signalons enfin, qu’au moment de la conquête des oasis sahariennes
par l’armée Française (début du XXe siècle), des membres d’un autre
groupe de nomades arabes, les Chaâmba, dont l’espace traditionnel était
compris entre Metlili, Ouargla et El Goléa, viendront s’installer à Timimoun…
» R.Bellil
Langues pratiquées
« Sur le plan linguistique, le Tinerkouk est pratiquement arabisé (sauf
les ksours d’Oudgha et de Tabelkoza) et dans les ksour du Swani cohabitent
arabophones et berberophones. Le Tigourarin était entièrement
berbrophone, à part certains ksour dans lesquels s’étaient sédentarisés
des nomades arabes (les Khenafsa), mais depuis la colonisation française
un grand nombre de Chaâmba arabophones venus de Ouargla et El Goléa
se sont installés dans plusieurs ksour. Les ksour d’Asrafat, du Taghuzi et
de Charwin sont complètement berbérophones. Les ksour de l’Awgrut
sont peuplés de nomades arabes sédentarisés et de Zénètes encore berbérophones.
Dans le Zwa, le ksar d’Igosten s’arabise rapidement mais les
autres ksour sont encore berbérophones. Enfin, plus au sud, le Deldoul et
Metarfa sont complètement arabisés. » R.Bellil
Eléments d’histoire marquants
Les saints et la fondation des Zaouïas
Apparus vers la moitié du XV ème siècle comme des fondations pieuses
destinées à l’origine à venir en aide aux voyageurs, les zaouias sont
fondées et dirigées par des personnages religieux mystiques connus sous
le nom de Walis et deviennent de puissants centres d’enseignement mystique.
Parmi les Zaouias les plus célèbres , il faut visiter celles de Sidi Hadj
Belkacem à 5 kms de Timimoun , celles de Tasfaout , Tabelkoza (Tinerkouk),
Guentour ou Sidi Othmane à Timimoun.
Les saints les plus célèbres de Timimoun sont Sidi Othmane et Sidi
Moussa. Ce dernier , en quittant le ksar de Zarga qui bordait la palmeraie
du futur Timimoun pour fonder sa zaouia à Tasfaout , confiera au juif
converti nommé Mimoun connu pour sa sagesse , le soin d’unifier les tribus
installées dans les ksour alentour qui formeront alors la cité portant
son nom.
L’histoire coloniale
L’armée coloniale n’entrera à Timimoun et au Gourara qu’en 1900
après de sévères combats alentour.
On peut aujourd’hui admirer l’ex hôtel oasis rouge dont le cérémonial
d’ouverture de l’établissement a coïncidé avec la célébration du nouvel
an , le 1er janvier 1926 , en présence de personnalités comme la Grande
Duchesse du Luxembourg ou André Citroën.
Pendant la lutte de libération nationale , l’évènement le plus marquant
sera en novembre –décembre 1957 , la bataille dite « de l’erg » au
cours de laquelle les parachutistes de Bigeard ont affronté les auteurs du
soulèvement d’un détachement méhariste à Hassi Sakka .
Perspectives futures
2005 marque l’arrivée de la compagnie pétrolière norvégienne STATOIL
qui prospecte du coté d’Hassi Mouina ( NE de Tinerkouk) un abondant
gisement de gaz et de pétrole.Une nouvelle route reliera à cette occasion
El Abiodh Sidi Cheikh et Benoud à Tinerkouk en passant par Hassi
Mouina.
Un premier forage de prospectionde gaz a été réalisé en 2007 dans la
sebkha à une dizaine de kms de Timimoun.
Source : Timimoun la mystique
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