Architecture traditionnelle
Les murs des constructions traditionnelles, presque toujours sans fondations
, sont faits de briques d’argile séchées au soleil (les toub) d’une
longueur d’au moins 30 cm (ce qui fournit une bonne protection des murs
contre la chaleur et le froid) liées entre elles par un mélange de sable ,
d’argile et d’eau. Elles sont parfois remplacées par des pierres lorsqu’elles
sont disponibles à proximité.
Les poutres sont faites de troncs de palmiers coupés en quatre (Khechba)
entre lesquels on pose des extrémités triangulaires de palmes (kernef)
montées en quinconce et recouvertes de paille de palmier ou drin. La
souplesse du bois de palmier limite la portée utile des poutres à 2 m ce
qui explique la faible dimension des pièces. L’ensemble est revêtu d’une
couche de 30 à 40 cm d’argile damée blanchie à la chaux , ce qui constitue
une bonne protection contre les rigueurs du climat.
Ces structures traditionnelles sont visibles dans le ksar de Timimoun
et plus généralement dans l’ensemble des ksours et forteresses du Gourara.
Depuis une trentaine d’année , une variante d’architecture traditionnelle
est née de l’introduction d’IPN métallique servant de poutraison
principale , les poutres secondaires étant faites de madriers et la couverture
de tôle ondulée recouverte d’argile , ce qui a permis de s’affranchir de
la faible portée des troncs de palmier et de gagner en solidité.
De même l’ossature des murs en toub a été peu à peu , à la faveur des
reconstructions , remplacée par des structures poteaux poutres en béton
armé avec remplissage de parpaings ou de toub pour ceux qui souhaitent
garder une certaine isolation thermique.
Architecture coloniale
Elle s’est peu distinguée de l’architecture traditionnelle en ce qui
concerne les structures mais elle a par contre introduit de larges avenues
et rues qui composent le « village » de Timimoun et a laissé deux joyaux
architecturaux conçus par M.Anthénour , officier de l’annexe du Gourara.
L’hôtel Oasis rouge , aujourd’hui centre de rayonnement culturel,
appelé transatlantique lors de son inauguration officielle en 1926 , est
doté d’un style néo-soudanais avec une inspiration berbère dans laquelle
chaque pan de mur des halls est sculpté de haut en bas d’innombrables
figures géométriques en arabesques ou en frises. Ceci fait de lui le joyau
de toute cette région. Il s’agit sans conteste d’un édifice architectural qui
bénéficie d’une publicité internationale.
Construit initialement par une mission coloniale pour des besoins
d’intendance militaire , ce bâtiment édifié en terre pisé ocre rouge a été
achevé en 1917 et baptisé sous le nom de « Bâtiment de subsistance militaire
de Timimoun » avant de prendre celui d’hôtel Oasis rouge. Ce prestigieux
édifice architectural a vraisemblablement servi , à cette époque , à
la navigation aérienne. La lecture des plans initiaux laisse apparaître une
forme de croix indiquant les quatre points cardinaux.
Un autre exemple d’architecture néo soudanaise est offert par la porte
du Soudan (bab el Soudan) conçue sur le modèle d’un tombeau d’outre
Sahara.
L’architecture récente
L’extension rapide de la ville a provoqué l’apparition de programme
de constructions de logements d’état entièrement en béton-parpaings
revêtu de peinture ou d’enduit couleur toub, ou récemment en briques
cuites importées du nord du pays.
Source: Timimoun la mystique
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